« Canons qui faites tant de bruit, taisez vos gueules que l’on s’entende ! »
Une déflagration vient de traverser l’Europe et le monde en est changé à jamais. La guerre d’Ukraine a secoué de nombreuses certitudes et son souffle s’est répandu dans le vieux continent à la vitesse de l’explosion. Nous devons maintenant craindre le pire, car dans nos nations les tambours roulent dans la nuit vers un funeste destin.
Les émotions que soulève chez nous les images des réfugiés traversant les ponts détruits sont justes et légitimes. La solidarité que réveille chez nous les récits de destructions, est belle et précieuse. Le dégout que suscite chez nous les morts absurdes, vaines et brutales de jeunes gens forcés de marcher aux pas cadencés, est nécessaire et salutaire.
Mais pour autant méfions nous de celles et ceux qui vont utiliser nos désarrois pour nous enrégimenter à notre tour. Nombreux sont les cyniques ou les imbéciles qui, nous voyant saisit par l’émotion, s’empressent de nous appeler à rejoindre la bataille. Ils brandissent leurs drapeaux pour appeler à se réunir sous leurs couleurs sinistres. Si l’on refuse de choisir leur camp, nous voilà immédiatement accusé de soutenir l’autre. Pourtant aucun camp guerrier ne peut trouver grâce à mes yeux. Je ne compterai pas les points pour savoir qui a tiré en premier et qui était dans le droit de laver les affronts dans le sang. Peu m’importe le vainqueur, mon camp est celui qui maudit la guerre et qui, dès le premier coup de feu, a perdu.
Je ne veux tuer les filles et les fils de personne et je regarde avec horreur des armes se déverser depuis toute l’Europe vers la zone de conflit. Peut m’importe sur quel camp ces bombes tomberont, elles tueront de pauvres gens. Et peut m’importe que les « sanction économique » ne sont pas des canons. Je sais que l’embargo est une action militaire comme les autres qui repend la misère et la famine et fauchera dans les rangs des civils. Peu m’importe la précision des missiles intelligents, ils ne tombent jamais sur les puissants. Mon camp est celui qui exècre les tueries d’innocents et qui, dès le premier coup de feu, a perdu.
Je vois avec terreur les fabriquant de fusils se lécher les babines à l’idée des profits qu’ils feront sur nos carcasses. Je vois avec dégout les politiciens profiteurs de guerre, comme notre Conseillère fédérale Viola Amherd, menacer notre démocratie au nom de « l’impératif militaire » et escalader dans les discours violents pour s’acheter une légitimité politique. Je frémis devant le champ lexicale guerrier qui s’est rependu sur nos réseaux sociaux, dans nos médias et dans la bouche de nos politiciens. Ce chant qui nous transperce les tympans pour tuer dans notre tête toutes pensées. Ce chant assourdissant qui veut faire de nous tous des criminels et des victimes. Mon camp est celui qui en silence pleure chaque mort et qui, dès le premier coup de feu, a perdu.
Mais mon camp est opiniâtre et ne s’avouera pas vaincu. Il sait que même quand les fusils se tairont enfin, le travail devra reprendre de plus belle. Il sait que la paix est une construction qu’il faut, après chaque tempête, sans cesse rebâtir pierre après pierre, sommets après sommets, décisions après décisions. Il faudra convaincre le vainqueur de traiter avec dignité le vaincu. Il faudra n’oublier aucune des guerres qu’elles soient proches ou lointaines. Il faudra régler les conflits par la reconnaissance de droits que l’on partage à égalité avec toutes celles et ceux qui peuple cette planète. Il faudra calmer les rancœurs en concrétisant la conviction que toutes et tous ont le droit au bonheur et à la prospérité sans considérations autres que le fait qu’ils et elles sont comme nous humains. Il faudra un travail acharné et une lutte continue contre les inégalités et l’injustice qui par leurs violences nourrissent les discours violents. Il faudra, chaque jours, gagner la paix !
wendigowak
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