post

La voiture électrique, cette fausse révolution

On nous présente souvent la voiture électrique comme LA solution de demain en matière de mobilité. C’est oublier un certain nombre de choses : premièrement, LA solution de mobilité de demain, c’est le transport collectif et non le transport individuel. Et puis, en réalité, la voiture électrique c’était surtout la solution d’il y a un siècle.

Nous avons tendance à croire qu’il n’y a jamais eu que la voiture thermique dans le champ des transports individuels. Et pourtant, comme nous l’apprend Le Courrier du 22 octobre dernier, autour des 1900, trois technologies étaient présentes sur le marché, à parts égales : aux Etats-Unis, un tiers des voitures roulaient à la vapeur, un tiers à l’essence et un tiers à l’électricité. Un réseau de stations de charge avait par ailleurs été mis en place en collaboration avec les entreprises d’électricité locales. Le train suisse s’est tout de suite développé sur ce modèle, assurant son approvisionnement en participant à la construction de barrages et en passant des contrats avec des centrales hydroélectriques.

Le Courrier: La revanche de la voiture électrique

Alors que s’est-il passé entre 1900 et aujourd’hui pour que cette technologie soit oubliée? Comme souvent, les volontés économico-politiques ont pris le dessus. Rapidement, les moteurs thermiques se répandent. Le prix du pétrole est très bas. Et les voitures à essences proposent une meilleure autonomie. L’article ne fait pas mention de lobby du pétrole, mais il est fort à parier qu’il a su tirer son épingle du jeu.

Et puis 1970 arrive. Crise pétrolière. Sortie du rapport sur « Les limites de la croissance », par le Club de Rome. L’intérêt pour l’électrique réapparait. Petit à petit. Mais face à une industrie développée à outrance depuis plus de 50 ans, il reste difficile pour les entreprises de se faire une place.

Cela nous amène à aujourd’hui. Où donc la mobilité électrique est présentée comme l’avenir. Reste l’autonomie. Déjà au cœur du problème il y a cent ans.  Combinée à une énergie locale, la voiture électrique permettrait pourtant de s’affranchir de la dépendance de combustibles étrangers. Déjà au cœur du problème il y a cinquante ans.

La RTS L’électricité suisse, pas si verte que ça

Là aussi, gros mensonge… On l’apprenait cette semaine sur la RTS : si sur nos factures d’électricité, on nous promet un approvisionnement renouvelable à hauteur de 80%, le chiffre « réel » de l’énergie qui arrive dans nos prises électriques est seulement à 50% clean. Un truc de « calcul théorique » d’électricité achetée face à un « calcul réel » de consommation. Les autres 50% (environ) sont issus par exemple de charbon, de nucléaires ou de toute autre énergie fossile. Mais ça, c’est une autre histoire…

Car ce que je retiens, c’est surtout que nous aurions pu gagner 100 ans en matière de véhicule électrique. Et peut-être que nous serions même passés à un autre modèle de transport.

Léa Borieuse

Commentaires

Ton commentaire on s’en fout. T’as un avis? Écris un article et soumet le à redaction@croptop-noeudpap.media