Aujourd’hui, un petit meuble en bois m’attendait à l’atelier.

Il est gravé avec la date d’un mariage qu’il faut effacer pour qu’il puisse trouver une nouvelle utilité.

Pourquoi cet objet s’est-il retrouvé entre mes mains, quelle est son histoire ? Divorce, décès, nettoyage de printemps ?

Et pourquoi notre rencontre a-t-elle lieu le jour même où je suis témoin de mariage ?

Alors que je ponce l’objet avec soin pour n’effacer que la date et préserver la belle gravure de village alpin en son centre, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur ce rite qu’est le mariage.

D’où nous vient ce besoin de nous jurer fidélité devant témoins ?

Pourquoi ce rite reste-t-il important pour tant de nos contemporain·e·s ?

Pourquoi me parait-il si insensé ?

Quelle est cette folie que de choisir librement d’abandonner sa liberté ?

Je laisse mes mains parcourir le bois meurtri par la pyrogravure avec l’espoir que les tumultes provoqués par les codes sociaux s’apaisent.

L’apprentie ébéniste